#BalanceTonBahut

đŸ€Ź Le phĂ©nomĂšne anti-harcĂšlement scolaire Balance Ton Bahut explose en France đŸ‡«đŸ‡· 📣 HĂ©ritier du mouvement de dĂ©nonciation #BalanceTonPorc​, le hashtag #BalanceTonBahut​ a littĂ©ralement explosĂ© sur les rĂ©seaux sociaux depuis le tĂ©moignage d’une Ă©tudiante sur Twitter dĂ©but septembre

đŸ––đŸœ Depuis, tous les jeunes français se mobilisent pour faire parler de ce mouvement et pousser un coup de gueule

😡 Deux jeunes auvergnates sont venues dĂ©crypter ce phĂ©nomĂšne qui vise Ă  combattre le harcĂšlement scolaire

En Vrai : D’oĂč vient ce # ? 

Emma Charbonel : Donc on fait partie d’un collectif de colleuses Ă  Clermont, et on a dĂ©cidĂ© de coller sur un lycĂ©e. Ça a vite pris de l’ampleur sur l’Instagram de notre collectif. On a eu Ă©normĂ©ment de retours, de tĂ©moignages d’agressions, d’harcĂšlements, de CPE qui n’aident pas les Ă©tudiants et qui au contraire cachent les faits ou mĂȘme dĂ©mentent. On s’est dit que ça n’arrivait pas que lĂ , et que chaque Ă©tudiant, chaque personne, devrait avoir le droit de parler.

Enola Delattre : Du coup on a dĂ©cidĂ© de crĂ©er le #BalanceTonBahut. En 24/48h il Ă©tait en top tweet. Il y en a eu d’autres : #balancetonstage s’est fait Ă  cĂŽtĂ©, et ça a permis aux gens de tĂ©moigner et mĂȘme s’ils Ă©taient en anonyme, ça fait toujours du bien de libĂ©rer sa parole.

 

En Vrai : Parlez-nous du #hashtag ? 

Emma Charbonel : Donc ce hashtag est pour les Ă©tudiants, ceux qui sont au lycĂ©e, au collĂšge
 on sait que forcĂ©ment il y a du harcĂšlement et des agressions, donc il leur permet de prendre la parole. Parce que parfois on les en empĂȘche, on les menace, c’est une libertĂ© de parole et une prise de parole qu’on leur offre.

Enola Delattre : Pour moi c’est un peu en revanche. C’est un peu ma façon de me battre pour ça et d’aider les autres. Je veux pouvoir apporter l’aide que j’aurais voulu avoir, mais aux autres.

 

En Vrai : C’est quoi ce collectif ? 

Enola Delattre : J’ai commencĂ© dĂšs le dĂ©but du collectif, dĂšs le premier collage. J’avais vu une vidĂ©o sur les collages Ă  Paris sur Konbini, donc je suis allĂ©e leur parler sur leur page Instagram, et justement un groupe de collage Ă  Clermont Ă©tait en train de se faire, j’y suis allĂ© et ça s’est mis en place petit Ă  petit. On n’Ă©tait vraiment pas beaucoup au dĂ©but. Et ça a commencĂ© comme ça avec les collages contre les fĂ©minicides, Et aprĂšs on s’est un peu Ă©largis sur tout ce qui est minoritĂ©s, ou les violences faites aux femmes.

Emma Charbonel : Je suis rentrĂ©e dans le collectif des colleuses pendant les vacances, fin juin, dĂ©but juillet. Depuis que je suis arrivĂ© Ă  Clermont, j’avais vraiment envie de coller mais je savais pas comment y accĂ©der et grĂące au bouche-Ă -oreille j’ai rĂ©ussi Ă  contacter des personnes. C’est une expĂ©rience vraiment forte parce qu’on arrive Ă  reprendre cette parole qu’on n’a pas forcĂ©ment, et Ă  faire passer des messages qui parfois peuvent marquer.

Enola Delattre : Souvent on va faire sur des sujets d’actualitĂ©, des fois on a des collages qui sont nationaux, comme le #IWas, on collait les tĂ©moignages des gens.

 

En Vrai : Et toi, t’as vĂ©cu quoi ? 

Emma Charbonel : Quand j’Ă©tais au collĂšge, je me suis fait harceler : des insultes constantes pendant un an, 2 ans. Le CPE ne disait rien, le directeur ne disait rien, il n’y a jamais eu de sanctions prises. Jusqu’au moment oĂč je me suis fait frapper. Je suis allĂ©e porter plainte, le CPE et le directeur ont virĂ© la personne 3 jours. Moi Ă  cĂŽtĂ© de ça, j’ai loupĂ© pratiquement un mois de cours. C’est vrai que cette expĂ©rience elle m’a montrĂ© qu’on a beau ĂȘtre la victime, on sera pas forcĂ©ment dĂ©fendue, donc au bout d’un moment on prend les choses en main et on libĂšre ce qu’on a Ă  dire.

 

En Vrai : Un last mot ? 

Enola Delattre :  Pour les gĂ©nĂ©rations futures, j’espĂšre que vous rigolerez en regardant ces vidĂ©os, que vous direz qu’on Ă©tait vraiment des hommes de cro-magnon, que ça changera.

Emma Charbonel : S’il y a un problĂšme faut surtout en parler autour de soi, mĂȘme si c’est pas au CPE ou au directeur, essayer d’en parler Ă  la famille, Ă  des amis, il y a toujours quelqu’un qui sera lĂ  pour vous aider. Si vous voulez tĂ©moigner, il faut pas hĂ©siter Ă  nous envoyer un message sur le collectif, on sera toujours lĂ  pour en discuter avec vous, et pour vous aider.

Enola Delattre : Et puis, un truc qui est super important, c’est : quoi qui vous est arrivĂ©, on vous croit !

Julie Barreno
Julie RĂ©dactrice