Comment installer les plus grosses scènes de France ?

En Vrai : C’est quoi être scénographe ? 

Pierre Parotin : « Scénographe, c’est un grand mot. C’est juste pour dire qu’on essaye de recréer une ambiance, avec de la déco et du matériel, donc ça va être par exemple, on a recréé dans une concession une ambiance street-art. On a recréé des fausses palissades en bois avec des graffeurs qui sont venus, on avait rentré une vieille carcasse de voiture à l’intérieur avec des machines à flammes ambiance ghetto, enfin c‘était le thème, c’était ça. Ça peut être aussi scénariser un lieu avec un sens de visite pour les gens, avec des choses créatives, avec des choses visuelles, mais ça va être aussi des choses beaucoup plus institutionnelles comme une visite d’usine. Comment on va visiter une usine, quel stop on va faire, à quel endroit on va se mettre, quel matériel on va mettre pour que les gens comprennent un message, découvrent ce message. La scénographie, c‘est vraiment essayer d’immerger les gens dans un univers, et de transformer un espace. Notre métier, c’est essayer d’être créatif avec le matériel audiovisuel pour mettre en scène, de retranscrire des émotions et des temps dans une soirée, dans un événement avec le matériel événementiel. Donc ça va être présenter un bâtiment, présenter un produit. Pour la présentation de produits, on utilise plein de techniques, le mapping par exemple, venir déformer les objets avec de la vidéo, la mise en lumière, la mise en scène, tout ce qui touche à la technique et à la créativité. »

En Vrai : Dans quel type d’évènement le scénographe intervient ? 

Pierre Parotin : « On va intervenir dans toutes les étapes d’un événement, ça va être une réunion exceptionnelle, ça peut être un événement où il y a plus de personnes que prévu avec des gens à distance où faudra mettre des systèmes de visioconférence en place, des concessionnaires automobiles pour scénariser des présentations de véhicules. Ça va être des privés, des soirées privées plutôt abouties, mais qui vont nous demander, par exemple, de scénariser leur lieu de réception. On a fait quelque chose l’année dernière, par exemple, autour d’un lac où on a complètement aménagé les bords du lac avec la création d’un espace réceptif, l’aménagement, tout l’éclairage architectural du lac, de la végétation, de choses comme ça. C’est très varié. On n’a pas de limites de clients, ça va être du sportif, ça va être Clermont Communauté et la ville de Clermont-Ferrand pour les écrans géants, pour les soirées étudiantes aussi. On avait fait un thème avec de la fumée lourde sur un thème un peu espace, on avait des espèces de boules pour faire des plantes, des choses comme ça, c’était sympa. »

En Vrai : Quel est le projet dont tu es le plus fier ? 

Pierre Parotin : « Je n’en ai pas un sur lequel je suis le plus fier, parce que tous les projets qui réussissent, c’est une fierté, parce qu’il y a tellement de problématiques à lever. Tant que le client est content, c’est une fierté, qu’il a eu ce qu’il voulait. Le plus flatteur, c’est quand il y a ce qu’on appelle l’effet WAHOU. C’est-à-dire que les gens connaissent un lieu, on arrive, on modifie, les gens re rentrent et ils font WAHOU. C’est le moment plaisant ouais, c’est le moment où ça marche bien. »

En Vrai : Un last mot ? 

Pierre Parotin : « Le dernier mot, c’est pour tous mes collègues de la profession. C’est une profession qui va souffrir, je pense encore un petit peu parce que ce n’est pas prêt de repartir tout de suite en termes d’événements populaires, réunir du monde. Ça va être compliqué, donc je pense que ça va laisser quand même un paquet de gens sur le carreau, j’espère le moins possible parce que ce serait dommage, il y a quand même beaucoup de talents sur la région qui méritent de travailler. Aujourd’hui nous, on est privé de travail. J’espère que ça va vite repartir pour tout le monde, et j’espère pour eux que ça sera facile à passer, même si ça reste compliqué. »