Handisport à l’ASM
👨🦼 👩🦽 Le 𝗵𝗮𝗻𝗱𝗶𝘀𝗽𝗼𝗿𝘁 ou sport dont les règles ont été aménagées pour être pratiqué par des personnes ayant un 𝗵𝗮𝗻𝗱𝗶𝗰𝗮𝗽 monte en puissance et il est grand temps de mettre en lumière ces 𝘀𝗽𝗼𝗿𝘁𝗶𝗳𝘀 𝗱𝗲 𝘁𝗮𝗹𝗲𝗻𝘁𝘀
👊🏻 Découvre le 𝘁𝗲́𝗺𝗼𝗶𝗴𝗻𝗮𝗴𝗲 𝗱𝗲 𝗖𝗲́𝗹𝗶𝗻𝗲, coach sportive de la section handisport de l’𝗔𝗦𝗠 𝗢𝗺𝗻𝗶𝘀𝗽𝗼𝗿𝘁
En Vrai : Le handisport, c’est juste pour les fauteuils ?
Céline Leroy : « Non non c’est vraiment le handicap en général, la pratique grâce au matériel adapté nous permet de faire jouer vraiment tout le monde, quel que soit le type de handicap. Que ça soit du handicap moteur, du handicap mental, et également de la déficience visuelle. Toutes les semaines en cours j’ai des personnes en fauteuil, j’ai des personnes en situation de handicap mental, et j’ai également des séances de céci-tennis qui est une pratique pour les déficients visuels. »
En Vrai : Donc Gilbert Montagné peut jouer au tennis ?
Céline Leroy : « Oui, effectivement ! Il y a des joueurs aveugles. C’est une pratique qui est assez récente, on joue avec des grosses balles en mousse dans lesquelles il y a des grelots. C’est assez compliqué au départ. Par contre ils ont un super repère dans l’espace, ils arrivent à se déplacer, à aller vers la balle, à frapper la balle, etc. Forcément il y a un petit peu moins d’échanges que pour les personnes qui sont voyantes, mais on arrive à faire des choses super sympas. Tout le monde y trouve son compte, tout le monde s’amuse, et pratique le même sport. »
En Vrai : Les personnes en situation de handicap peuvent-elles jouer avec des personnes valides et inversement ?
Céline Leroy : « Ça se fait pas forcément dans tous les sports. Il y a plusieurs façons de faire. C’est soit on intègre la personne en situation de handicap dans une pratique valide (ce qui est possible dans certains sports). Si on est en sport adapté avec du handicap mental, la personne qui est capable de jouer sur le même format de jeu, elle va participer à la séance, à un match, à une compétition avec le groupe. Pour d’autres sports c’est un petit peu différent. Par exemple pour le quad rugby : ils vont inclure des valides. On peut très bien se mettre en fauteuil et aller jouer avec eux. C’est pas possible en compétition mais rien n’empêche de le faire sur des entraînements. Qu’est-ce que ça apporte ? Ça change un petit peu le regard sur le handicap de la personne valide. Parce que quand on se met en fauteuil, qu’on est valide et qu’on n’a jamais fait de fauteuil de sa vie, finalement on se rend compte que c’est nous qui sommes en situation de handicap. On n’y arrive pas, on a très mal aux bras parce que ça fait travailler d’autres muscles. Et finalement on se rend compte que c’est nous qui sommes en difficulté. Donc ça c’est génial pour changer le regard sur le handicap. »
En Vrai : Est-ce que ça bouge côté politique ?
Céline Leroy : « Il y a quand même des choses qui sont faites. Paris 2024 c’est à la fois jeux olympiques et jeux paralympiques, il y a rien qui est à côté. Tout ça, ça va dans le bon sens. Faire évoluer la société dans le monde du sport, ça va aussi faire évoluer la société en dehors. S’il y a 15 marches pour aller à un endroit, ils sont bloqués. Il faut agir dans la vie de tous les jours pour qu’il y ait plus d’obstacles et qu’ils puissent faire tout ce qu’ils aient envie de faire. Peut-être qu’en démarrant par le sport et l’aspect ludique, et la médiatisation de cet aspect ludique, on va pouvoir faire évoluer les choses. Donc côté politique ça bouge et faut espérer que ça aille encore plus vite. »
En Vrai : Un last mot ?
Céline Leroy : « Depuis 2012 il y a quand même beaucoup plus de médias qui s’intéressent aux sportifs en situation de handicap. Les performances augmentent d’année en année, c’est assez impressionnant. Le fait que les médias voient davantage les performances sportives ça permet vraiment de développer la communication, et ça permet à certaines personnes de se dire « bah oui moi aussi je peux faire », et finalement le handicap s’estompe un petit peu. La communication va nous permettre d’avoir plus de monde qui pratique, et en même temps d’avoir des sportifs de meilleur niveau. On espère qu’il y aura de plus en plus de sportifs français aux jeux paralympiques. »