Inquiétant : la météo en Auvergne fait peur

🌍🌲 Hello la mif’ aujourd’hui nous avons invité Alexandre spécialiste, expert, pro, ponte, en Auvergne de la météo qui est venu parler des problématiques et du changement climatique dans la région.
🤥😎 Le king de chez Météovergne, qui donne les prévisions et vous explique le changement de température radical qu’il a vu naître dans la région

En Vrai : Quelle est la différence entre météo et climat ? 

Alexandre : « C’est une différence qui est essentielle et en fait la confusion est permanente en ce moment partout, dans les médias, dans le grand public… On va essayer de faire simple : la météo, c’est vraiment l’état du temps, de l’atmosphère à un moment donné. Donc ça veut dire, par exemple, aujourd’hui à Clermont-Ferrand, c’est couvert, il fait 15 degrés. Par contre, je ne vais pas dire que toute l’année à Clermont-Ferrand, il fait 15 degrés avec un ciel couvert. Si on avait ça, là, on parlerait de climat. C’est-à-dire qu’effectivement en moyenne, j’ai toujours ces conditions-là. Donc le climat en fait, c’est la moyenne de la météo en un lieu donné et donc par exemple sur un an ou par saison. Et ça va permettre de différencier que la météo moyenne de Super-Besse, ce n’est pas celle de Clermont-Ferrand, ce n’est pas celle de Brest, et ce n’est pas celle de Strasbourg. »

 

En Vrai : Comment se porte le climat en Auvergne ? 

Alexandre : « Le climat en Auvergne change trop vite, c’est ça le problème, et c’est le problème partout dans le monde d’ailleurs. Ce n’est pas le réchauffement qui est un problème parce qu’effectivement, l’argument qu’on entend souvent, c’est « Oui, il y a déjà eu des périodes glaciaires, des réchauffements… ». C’est complètement vrai, mais le problème actuellement, c’est la rapidité du réchauffement, ce qui est complètement différent. Ça veut dire qu’en gros, lors de la dernière période glaciaire, entre ça et aujourd’hui, on avait un réchauffement qui était plutôt 0,5 degrés tous les mille ans. Et là, actuellement, on gagne entre 0,2 et 0,3 degrés tous les dix ans. Donc c’est extrêmement inquiétant parce que, s’il y a aussi un chiffre qu’il faut retenir, c’est qu’entre Clermont-Ferrand et le Mont-Dore, il n’y a même pas 4 degrés de différence de température moyenne. Ce sont les petits degrés qu’on entend quand on parle du climat, c’est pas juste on va enlever un pull parce qu’il fera plus chaud. C’est vraiment un changement radical de climat, on parle de climat et pas de météo. »

 

En Vrai : Comment envisages-tu l’avenir ? 

Alexandre : « La suite, je suis extrêmement pessimiste parce qu’en fait, on voit déjà les potentiels de température qu’on peut atteindre aujourd’hui avec un réchauffement planétaire qui est proche de 1 degré par rapport à l’ère pré-industrielle. On voit les extrêmes qu’on a. Je prends l’exemple encore une fois de Clermont-Ferrand. On a eu deux fois 40 degrés en juin 2019, ce qui est très tôt dans la saison. Pourquoi ça n’évolue pas, pourquoi les consciences ne changent pas ? Parce qu’en fait, pour beaucoup, 40 degrés, c’est normal l’été à Clermont-Ferrand. Heureusement, les statistiques sont là et si on remonte depuis 1975, il n’y a eu que trois fois où l’on a atteint 40 degrés à Clermont-Ferrand/Aulnat, donc c’était en 1983 et deux fois en 2019. Donc l’avenir, je suis désolé de le dire, mais effectivement ça ne sent pas bon. Mais le gros souci, c’est que même s’il pleut la même quantité d’eau par an, vu qu’il fait plus chaud, bah forcément, on va manquer d’eau, il y aura plus d’évapotranspiration, les plantes qui transpirent, les sols qui sèchent. Donc on va vraiment vers quelque chose d’assez rude, surtout au niveau du manque d’eau. »

Marion Bard En Vrai
Marion Rédactrice