La CPME pose la situation du COVID et des entreprises

🤬 Le COVID a mis à mal notre écosystème entrepreneurial auvergnat et pour vous en parler, 𝗝𝗲𝗮𝗻-𝗣𝗵𝗶𝗹𝗶𝗽𝗽𝗲 𝗣𝗔𝗜𝗟𝗟𝗢𝗡, le Président de la CPME 63 est venu faire un point sur la situation entreprises 𝗩𝗦 COVID

En Vrai : Quels sont les secteurs les plus touchés ?      

Jean-Philippe Paillon : « Il n’y a pas de secteur pas touché. Tout le monde est touché. Ceux qui disent « bah moi le covid je le sens pas », tant mieux mais à mon avis on est sur un épiphénomène. La majorité des secteurs sont touchés. Et puis, bien évidemment, tous les secteurs qu’on connaît : restauration, événementiel, monde de la nuit, monde du spectacle… C’est même pas qu’ils sont touchés : ils sont en berne. Le problème c’est qu’on leur interdit de travailler. Un chef d’entreprise aujourd’hui, il est là pour prévoir, anticiper, s’adapter à une situation donnée. On fait des business plans, on envisage plein de scénarios, sauf que le scénario dans lequel on nous dit « vous n’avez pas le droit de travailler » c’est quand même quelque chose d’inédit et personne n’était prêt à entendre ça. Il y aura des faillites forcément, personne n’était prêt à avoir 6 mois, 7 mois, 8 mois, ou même plus, de fermeture administrative. Il y a quand même des charges à payer pendant ces fermetures, il y a un moment, on n’aura plus de sous. »

 

En Vrai : C’est quoi le PGE ?

Jean-Philippe Paillon : « Certes il y a le chômage partiel qui couvre les frais engendrés par les salariés. C’est très bien, et là-dessus on n’a rien à dire, on peut remercier l’État. Par contre faut pas oublier que le PGE, le « Prêt Garanti par l’État » c’est pas une aide, c’est un emprunt que les chefs d’entreprises font pour rester en vie, ouverts, ou au moins pour pouvoir mettre leur activité en sommeil. Dans la logique d’un chef d’entreprise, emprunter c’est une nécessité pour le développement : quand on emprunte c’est pour se développer, c’est pas pour survivre. Y’a un moment le PGE il sera mangé, et puis y aura pas de quoi le rembourser derrière. »

 

En Vrai : Vers un renouveau du marché ?

Jean-Philippe Paillon : « Oui une crise ça peut faire le ménage. Une entreprise qui était en difficulté avant le Covid, on peut toujours dire « oui elle a fait faillite mais bon… c’est comme ça ». Le problème c’est qu’aujourd’hui on va se retrouver avec des entreprises qui étaient en très bonne santé au début de la pandémie, qui vont se retrouver dans une santé déplorable à la fin. La sélection qui va se faire n’est pas une sélection naturelle. Il y a des entreprises qui vont disparaître, qui n’auraient pas mérité de disparaître et qui n’auraient pas dû disparaître. »

 

En Vrai : Quelle est la vision du marché post-épidémique ?

Jean-Philippe Paillon : « Mon souhait le plus sincère, c’est qu’un maximum d’entreprises puissent arriver au bout de cette épreuve. A minima, encore vivantes, avec encore un peu de ressources pour pouvoir rebondir et repartir. On est OK pour travailler avec le Covid, pour vivre avec. Même si on préférerait qu’il disparaisse complètement, bon… ça va être comme ça. Faut juste qu’on garde suffisamment le moral, la santé, l’argent pour pouvoir arriver au bout de cette aventure. C’est une épreuve très dure, faut juste se dire « j’espère être dans ceux qui s’en sortiront ». Je le souhaite à tous mes confrères, chefs d’entreprises, je souhaite à tout le monde quelle que soit l’activité, quel que soit le métier. Que tout le monde passe cette période, s’en sorte, et puis après on se racontera ça au coin du feu dans quelques années. »

 

En Vrai : Un last mot ?

Jean-Philippe Paillon : « Le seul message que j’ai envie de leur faire passer, même si c’est très très très facile à dire, et très compliqué à vivre, c’est : « ne lâchez rien, battez-vous, ne restez pas seul, et surtout gardez l’espoir. » Faut avoir de l’espoir pour être chef d’entreprise, parfois même de l’inconscience. Là on a plus besoin d’espoir que d’inconscience, donc gardez espoir. »

Julie Barreno
Julie Rédactrice