La dyslexie au quotidien

Dans le cadre de la semaine du handicap, En Vrai donne la parole aux personnes souffrant de handicap.📣

Jade, 15 ans et dyslexique nous livre un tĂ©moignage touchant sur ce trouble spĂ©cifique de l’apprentissage et nous explique pourquoi la dyslexie est un Vrai handicap !

La dyslexie c’est un trouble de la lecture et de l’Ă©criture spĂ©cifique et durable qui apparaĂźt chez l’enfant et l’adolescent. đŸ“•âœïž

DifficultĂ© de concentration, impossibilitĂ© de lire l’heure et manque de confiance en soi
 La dyslexie est un handicap rĂ©el que l’on subit toute sa vie.😬

En France, 6 à 8 % de la population serait concernée par ces troubles.

âžĄïž Et toi, tu ferais comment si tu en faisais partie ?

Qui es-tu ?

Jade : « Salut, je m’appelle Jade, j’ai 15 ans et je suis lĂ  pour vous parler de la dyslexie au quotidien ! »

 

C’est quoi la dyslexie pour toi ?

Jade : « La dyslexie c’est un handicap qui ne se voit pas et pour un dyslexique c’est compliquĂ© d’ĂȘtre dans la rue avec les autres personnes parce que c’est assez compliquĂ© de se concentrer sur deux tĂąches en mĂȘme temps. Par exemple, si on Ă©coute une musique et que l’on Ă©crit sur une feuille en mĂȘme temps, il suffit qu’on la connaisse par cƓur et on va finir par Ă©crire les paroles de cette musique-lĂ  et on ne va pas pouvoir se concentrer sur Ă  la fois la musique et le texte. Autre exemple, quand une personne nous parle Ă  cĂŽtĂ©, on ne va pas pouvoir se concentrer sur la personne qui nous parle et sur la musique, il y a forcĂ©ment un moment donnĂ© oĂč on ne va plus rien Ă©couter parce qu’on va se concentrer sur quelque chose, on va regarder par terre, en l’air ou quelque chose comme ça et s’il y a ne serait-ce qu’un oiseau qui passe, on va ĂȘtre concentrĂ©s sur ça et pas sur la personne qui va nous parler. »

 

D’autres exemples au quotidien ?

Jade : « L’heure dĂ©jà !

On pourra regarder l’heure sur notre tĂ©lĂ©phone parce que c’est Ă©crit facilement, mais l’heure sur une horloge ou sur une montre Ă  aiguille on ne pourra pas la lire ou on aura beaucoup de mal Ă  lire. Parce qu’on n’arrive pas Ă  se rappeler tout le temps mais nous, en tant que dyslexiques, on essaie de faire au plus simple pour nous amĂ©liorer dans la vie quotidienne.

C’est stressant au quotidien mais on finit par vivre avec, parce que c’est nous, ça veut dire que la dyslexie ne va pas s’enlever d’un claquement de doigts.

Et quand je dois sortir en ville, je demanderai toujours Ă  une personne qui n’est pas dyslexique, ou qui l’est mais un peu moins que moi, qui arrive Ă  compter des sous ou qui arrive Ă  faire plusieurs choses Ă  la fois, de venir en ville avec moi parce que je me dis que si je stresse, il ou elle pourra prendre le relais pour compter des piĂšces ou bien mĂȘme m’aider Ă  compter le plus vite possible donc je ne sors jamais.

Autre exemple, quand on Ă©crit sur une feuille ou sur l’ordinateur ce n’est pas pareil !

Parce que, sur une feuille, on fait beaucoup plus de fautes. Entre dyslexiques on arrive Ă  se relire mais les gens autour de nous n’y arrivent pas parce qu’il y a des mots que nous arrivons Ă  dire et mĂȘme Ă  Ă©crire mais pour les autres c’est juste impossible, incomprĂ©hensible. »

 

Et les gens qui te disent que vu que c’est un handicap invisible, ce n’est pas grave, tu leur dirais quoi ?

Jade : « C’est vrai que les gens n’y pensent pas parce que quand on voit un aveugle, on va beaucoup l’aider, par exemple Ă  traverser, on va lui dire « il faut aller lĂ -bas » ou « attention il y a un objet » mais pour les handicapĂ©s qu’on ne voit pas les gens se disent c’est un handicap qu’on ne voit pas donc ça veut dire que ce n’est pas grave du tout. Et donc ils ne vont pas faire grand-chose pour les aider.

Par exemple, si je devais prendre le bus avec des lignes partout, je ne m’en sortirais pas, je ne vais pas aller demander aux personnes « il faut prendre quoi comme bus ? » ou « quand est-ce que le bus arrive ? ». Donc si je ne le sais pas, je ne vais pas demander parce que le regard des gens ou mĂȘme juste le fait de penser qu’ils vont me dire « ah franchement celle-lĂ  elle est complĂštement dĂ©bile parce que c’est hyper facile de trouver » va me mettre des bĂątons dans les roues et je vais plus vouloir y aller. Je vais aussi me dire « il me prend pour une dĂ©bile » donc je vais penser que je suis dĂ©bile, alors que non !

J’ai eu beaucoup de mal Ă  l’accepter au dĂ©but parce que c’est vrai que c’est assez compliquĂ© de se dire « il n’y a pas d’aide pour nous, mais il y a des aides pour les autres » donc il faut dire que mĂȘme si notre handicap ne se voit pas, il est lĂ  quand mĂȘme.

Que le handicap soit visible ou non, il faut que l’handicapĂ© l’assume entiĂšrement parce que ça fait partie d’eux et je pense que les gens les aideraient beaucoup plus.

Il y aurait aussi beaucoup plus d’aide qu’en restant sans rien dire et galĂ©rer tout le temps  »

hugo coussonnet
Coussi RĂ©dacteur