Les commotions cérébrales au rugby

Jérémy Jallut, 3/4 centre de l’équipe de rugby d’Issoire, Champions de France fédérale 2, nous parle du sujet des commotions cérébrales au rugby, mais également de sa passion pour ce sport.

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Salut, c’est Jérémy Jallut, 3/4 centre de l’équipe de rugby d’Issoire et je viens vous parler du sujet des commotions cérébrales au rugby

 

Les commotions au rugby tu en as subi ?

Jérémy Jallut : « J’ai subi des commotions cérébrales, quelques-unes, pas énormément, et c’est quelque chose qui me tracasse un petit peu parce que c’est vrai que jouer avec une entorse ou une fracture, quand c’est les mains ou les doigts ça va… mais jouer avec une commotion c’est autre chose, moi je n’aime pas trop prendre de risques quand ça touche à la tête.

Quand on voit maintenant les problèmes qu’il y a plus tard chez les personnes qui ont été sujettes à ça il y a une dizaine d’années, c’est vrai que ça devient inquiétant.

 

En Vrai : Un sujet encore tabou, dans un sport où la condition physique des joueurs s’améliore constamment, rendant chaque choc toujours plus violent jusqu’à en devenir mortel.

En 2018 ce sont 4 joueurs de tous niveaux qui sont morts suite à un plaquage violent. »

 

Mais en vrai ça fait quoi une commotion cérébrale ?

 Jérémy Jallut : « C’est un état particulier, maintenant je sais quand je le fais, je sais que c’est ça.

C’est particulier, je ne saurai pas trop l’expliquer… déjà on a très mal à la tête, avec une sensation de tournis. Pour ma part j’ai l’impression que le terrain est en pente et l’action qui se passe j’ai l’impression de l’avoir déjà vue. Alors bon c’est absurde dit comme ça mais ça se passe comme ça. Et directement j’essaie de faire le point parce que je me rends compte que ça a tapé, j’essaie de savoir contre qui je joue, comment on est venus au match, des petits détails comme ça. C’est ce qui des fois me permet de me dire : « bon là c’est bon je ne suis pas KO » et c’est ce qui des fois, comme contre Rumilly en début de saison, me fait dire : « là je suis KO ! ».

Directement s’en suit un peu d’angoisse derrière, parce qu’on se rend compte qu’on a encore eu un problème à la tête donc ce n’est jamais très bon, on doit encore subir 3 semaines d’arrêt, si ce n’est pas plus grave donc c’est un petit peu d’angoisse et puis après on a notre protocole habituel où on va nous poser des questions pour savoir où on est puis après ça revient petit à petit je dirais 5, 10, 15 minutes, ça commence un petit peu à revenir.

Ça dépend des fois c’est plus long, en début de saison moi ça avait duré un peu plus longtemps. »

 

En Vrai : Et comment ça se passe dans ton club ?

Jérémy Jallut : « Nous au club (Issoire), ils sont très vigilants par rapport à ça !

J’ai pris un coup à la tête à la demi-finale, je n’ai pas fait de commotion mais j’ai des marques.

Directement les entraineurs et le président veulent savoir ce que c’est, s’il y a quelque chose de grave ils ne veulent vraiment pas prendre de risques. Donc là-dessus on est vraiment bien encadrés puis même moi personnellement ce n’est pas vraiment quelque chose avec lequel j’ai envie de tricher. »

 

En Vrai : Puis, en vrai, le rugby même avec ses dangers c’est une passion avant tout ?

Jérémy Jallut : « Moi je suis vraiment un amoureux de ce sport.

Je suis tombé dedans avec mon père qui jouait, qui a entraîné quand j’étais gamin une équipe à Cournon, j’ai toujours été dans ce milieu-là.

J’ai attaqué le rugby à 6 ans et clairement aujourd’hui je ne peux pas m’en séparer !

Ça correspond à toute ma vie, et en plus de ça je suis dans un club où… j’ai raté le quart de finale contre Mauléon, j’avais eu un petit souci et rien que de les voir s’échauffer, dans les vestiaires et de les voir rentrer sur le terrain alors que j’étais en tribune c’est trop dur en fait.

C’est beaucoup d’émotion et je me rends compte que je ne suis pas encore prêt, je suis jeune, j’ai le temps mais il faut que je profite parce que c’est vraiment bon ce qu’on vit et je n’ai pas envie que ça s’arrête. »

hugo coussonnet
Coussi Rédacteur