Sur l’urgence environnementale

🌎 🌍 🌏 L’urgence 𝗲𝗻𝘃𝗶𝗿𝗼𝗻𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝗮𝗹𝗲 ne se réduit pas à l’urgence 𝗰𝗹𝗶𝗺𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 🌳 L’effondrement de la 𝗯𝗶𝗼𝗱𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝘁𝗲́ est l’indicateur le plus révélateur des atteintes environnementales faites à notre planète. Et l’homme est devenu le serial killer de la Terre 🌲 Pour nous en parler, 𝗖𝗵𝗿𝗶𝘀𝘁𝗼𝗽𝗵𝗲 𝗡𝗼𝗶𝘀𝗲𝘂𝘅, chroniqueur de l’émission 𝗛𝟮𝗢 (émission sur l’environnement en Auvergne) sur 𝗙𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗕𝗹𝗲𝘂

En Vrai : Est-on actuellement dans une situation d’urgence ?

Christophe Noiseux : « Je crois qu’on a une responsabilité importante parce qu’on est aujourd’hui dans une situation qui fait qu’on n’a pas le choix. Si on ne fait rien on va en subir les conséquences. Ça va être violent parce que ça va être rapide. Il y a 28 ans on parlait du réchauffement climatique, on parlait de la disparition d’un certain nombre d’espèces, mais comme si c’était quelque chose à horizon de plusieurs années ou de plusieurs décennies. J’ai malheureusement pu constater que la machine s’est emballée, que les choses sont allées très très vite (parce que quand on parlait du réchauffement climatique on disait qu’on allait en subir les conséquences vers 2100) et qu’on en subissait déjà les conséquences. Donc aujourd’hui on a vraiment besoin de tous s’investir, c’est un travail d’équipe. Et quel que soit le secteur d’activité : l’économie, la politique, la société civile… tout le monde doit relever les manches pour relever le défi de sauver notre maison. Parce que comme le disait l’autre « la maison brûle et on regarde ailleurs ». Maintenant il ne faut pas regarder ailleurs, faut vraiment se lancer dans l’action pour sauver ce qui peut encore l’être. »

 

En Vrai : Des astuces pour réduire notre empreinte écologique ?

Christophe Noiseux : « La première des astuces c’est d’acheter en toute conscience : Est-ce que j’ai vraiment besoin d’acheter ce que j’achète ? Quel poids ça peut avoir ? Est-ce que ce déplacement il est vraiment indispensable ? Il n’y a pas de geste qui n’a pas d’incidence dans notre environnement. Après il y a des solutions qui s’offrent à nous. L’intelligence humaine a inventé des outils et des moyens pour répondre aux exigences environnementales d’aujourd’hui. Il faut se rapprocher de ces outils et de ces moyens-là. Il y a eu énormément d’avancées au niveau de l’énergie en particulier. Donc on arrive à consommer de l’énergie sans que ça ait un impact trop important. Mais il y a encore beaucoup de choses à faire et en particulier au niveau des déplacements, de la mobilité. Il y a des enjeux colossaux. Là il faut redistribuer les cartes, c’est complexe. »

 

En Vrai : Quels sont les plus gros défis qui nous attendent ?

Christophe Noiseux : « Les énormes défis c’est la protection de la biodiversité dans un premier temps. Parce qu’on vit dans un monde complexe qui interagit. Tout a sa place dans l’environnement. Si on enlève un acteur dans le jeu complexe de la vie sur Terre, cette case vide, elle va être occupée par quelque chose qui peut provoquer des problèmes divers et variés. Mais ensuite il faut qu’on ait conscience de notre poids écologique sur la planète. Il faut qu’on trouve des solutions pour vivre sans que notre vie n’impacte trop notre bonne vieille Terre. Que ce soit au niveau des déplacement, des énergies, de l’occupation des sols aussi parce qu’on grignote beaucoup de terres dites « arables ». Tout ça ce sont des enjeux qu’il faut tenter de maîtriser pour nous et pour les générations futures. Et je le répète on n’a pas beaucoup de temps devant nous, donc il faut vraiment s’y mettre sérieusement. »

 

En Vrai : Quels sont les mesures qu’on pourrait mettre en place ?

Christophe Noiseux : « Parmi les mesures concrètes qu’on pourrait mettre en place, il y a la place phénoménale de l’agriculture. L’agriculture qui touche forcément la nourriture, mais qui a aussi des réponses au niveau des sols, au niveau de la ressource en eau, au niveau de la qualité de l’air. Si on fait sans l’agriculture, si on la laisse s’enliser dans l’agrochimie et l’agro-industrie, c’est perdu. Parce que l’agriculture occupe quand même encore aujourd’hui une surface importante en France, en Europe, et dans le monde. Et si on n’arrive pas à faire de l’agriculture un partenaire environnemental, je pense qu’on arrivera pas à régler les problèmes qui se présentent à nous et sont compliqués : alimentation, énergie, protection de l’environnement, protection de la nature, des espaces, des espèces… L’agriculture a un rôle phénoménal à jouer. Je pense qu’il faut vraiment rebattre les cartes de l’agriculture et redonner à l’agriculture son sens premier qui est de nourrir le plus sainement possible l’humanité. »

 

En Vrai : Un last mot ?

Christophe Noiseux : « Je pense qu’il y a une petite phrase qu’on peut se répéter tous les matins en se levant : « Ne fait pas à la terre ce que tu n’aimerais pas qu’elle te fasse. »

Julie Barreno
Julie Rédactrice