Vraiment besoin d’aller en Italie pour bouffer des bolognaises

🌍 Salut jeune 𝗲́𝗰𝗼𝗹𝗼 𝗮𝘂𝘃𝗲𝗿𝗴𝗻𝗮𝘁 si pour toi, tourisme rime avec j’men balek de l’environnement tu ferais bien de regarder cette vidéo 🌳

🌊 Découvre le témoignage de 𝗬𝗮𝘂𝗿𝗶𝗰𝗸 expert en écotourisme

En Vrai : C’est quoi le tourisme durable ? 

Yaurick Van Den Berg : « Le tourisme durable c’est un tourisme qui se préoccupe de ses impacts sur son environnement au sens large, économique, social et environnemental. Par exemple le département du Puy-de-Dôme avait édité des petits guides de randonnée, et des randonnées gastronomique à une époque. Si du tourisme responsable c’est comment se promener avec un moyen de locomotion on va dire doux : ses pieds ou en vélo, et faire vivre l’économie locale en allant dans des petits restaurants.»

 

En Vrai : Comment est venue cette idée de tourisme durable ? 

Yaurick Van Den Berg : « Avec ma compagne vers les 30 ans, on s’est dit « ça fait 10 ans qu’on travaille » et on s’est dit « bah tiens on va quitter nos boulots » et en fait quand on part aussi longtemps, on s’est posé pas mal de questions, et relativement assez rapidement sur « qu’est-ce qu’un touriste ? », « pourquoi on voyage ? »  Quand on se balade dans beaucoup de pays d’Asie du Sud-Est on se rend compte qu’on a un impact énorme en tant que touriste sur le milieu. J’ai vu des hôtels vidanger leur piscine tous les 3 jours parce qu’ils savent pas gérer leur eau de piscine, qu’elle est verte, alors qu’il n’y a pas d’eau dans le village d’à côté, ils sont obligés de forer des puits, ils n’ont plus d’eau potable, enfin des choses terribles. Et on s’est posé beaucoup beaucoup beaucoup de questions, énormément de questions. Je voyais l’exploitation, il y avait un lac, un village, et j’ai dit « bah tiens je vais faire un petit cours d’écologie appliquée à ma compagne ». Donc ce jour-là elle a compris mon travail, au bout de 6 ans de vie commune. J’étais très content. Victoire ! Et elle m’a dit « mais en fait ton boulot il a une action concrète sur les choses, et tu ne pourrais pas appliquer ça au tourisme ? Aux hôtels ? On voit tous les impacts négatifs qu’on a. Et à partir de là, on a commencé à cogiter, j’ai rencontré des hôteliers dans plusieurs pays d’Asie, en disant « est-ce que vous auriez besoin d’accompagnement ? ». Et j’ai eu l’idée de monter ma boîte pour travailler là-dedans. »

 

En Vrai : La crise sanitaire va-t-elle changer des choses dans le tourisme ? 

Yaurick Van Den Berg : « Oui et non. Il y a des gens qui vont pas pouvoir se poser ces questions-là parce que le tourisme c’est leur vie. Quand il n’y a plus de tourisme, je pense qu’il y a vraiment des zones en Asie du Sud-Est qui sont en train de mourir. Ça interroge aussi sûrement ces pays sur le fait que ils sont trop dépendant d’un système. J’espère vraiment que le tourisme va changer. Ça fait 15 ans que je me bats pour l’environnement, au début j’étais quasiment altermondialiste, mais je me suis adouci parce que pour moi la voie c’est d’encourager la moindre action positive. C’est-à-dire que moi je considère pas qu’on peut aller voir quelqu’un et lui dire « fais ça, c’est comme ça, et c’est ce qu’il faut ». Non, on est tous différents, on a tous des parcours de vie et des économies différentes, des cultures différentes. Il faut encourager les gens à avancer. C’est pour ça je pense que le monde politique est très important dans la phase qu’on traverse. Je crois beaucoup en l’action individuelle et je crois que beaucoup en l’action collective en même temps. »

 

En Vrai : C’est quoi les actions pour le tourisme durable ? 

Yaurick Van Den Berg : « Je crois beaucoup en l’action individuelle, en l’action du privé, en l’action du politique, et je pense qu’en fait on ne doit pas attendre les uns des autres qu’ils fassent… Les politiques c’est les politiques, on peut voter pour eux, ils peuvent nous proposer des choses, on peut tous être l’homme politique. Les entreprises ont aussi à répondre à des consommateurs. En tant que consommateur on peut aussi indiquer des choix, et on peut nous proposer des choses intéressantes. Et en tant que citoyens on a des choix de consommation à faire. Effectivement en tant que touriste, on a des choix de consommation à faire. Est-ce que ça vaut le coup d’aller à l’autre bout du monde pour manger des bolognaises ? Je sais pas… On a le droit de manger des bolognaises si mange des bolognaises une fois en un mois c’est pas grave, faut pas se culpabiliser, mais qu’est-ce qu’on va chercher à l’étranger, qu’est-ce qu’on va chercher ailleurs ? Nous en tant qu’acteur, effectivement c’est très connu, on vote avec notre carte bleue, on vote avec nos choix. »

 

En Vrai : Un last mot ? 

Yaurick Van Den Berg : « Je pense que faut avoir peur de rien, vraiment. Ce qui est bien c’est ce que vous allez faire. Je pense que ce qui est bien, c’est ce que vous allez faire, et qu’on s’est rendu compte qu’on était capable de tout. Donc je pense qu’on est vraiment capable du meilleur aussi, il faut y aller quoi. »

Julie Barreno
Julie Rédactrice