Femme, entrepreneuse et maman avec Claire Les Culottées
Présente-toi !
Claire : « Bonjour à tous, je suis Claire, je suis la gérante et la créatrice d’une boutique de prêt-à-porter sur Clermont qui s’appelle Les Culotées.
Aujourd’hui si je suis là c’est pas pour vous parler du prêt-à-porter, mais plutôt pour vous parler d’être une femme entrepreneuse et maman. »
Comment ça a commencé ?
Claire : « Au tout début, franchement, c’est pas ce qu’il y a de plus simple, surtout quand physiquement on vous donne 18 ans ou 20 ans et qu’en fait vous en avez bientôt 30.
Il faut avoir un peu plus d’aplomb et être pris au sérieux.
Quand je me suis dit : « ok je veux monter mon projet donc qui est-ce que j’appelle ? ». Donc j’ai pris Google et j’ai regardé qui est-ce qui aidait les porteurs de projets sur Clermont pour nous accompagner. Donc j’ai toqué à toutes les portes que je pouvais, quitte à ce que ce soit une porte n’avait rien à voir.
Les portes qui ont à voir étaient principalement la CCI, l’ARDTA et l’espace info jeune, qui m’ont accompagnée au départ parce que vous avez une idée, un projet, donc il faut aller en parler pour avoir les retours des gens, leurs ressentis, de ceux qui ont plus d’expérience, de ceux qui savent ce qu’est ce monde de l’entrepreneuriat.
Parce que quand vous êtes toute seul dans votre petit coin, avec votre rêve d’ouvrir une boutique comme une gamine, honnêtement il y a le petit rêve dans votre tête puis il y a la réalité !
Il y a le territoire, la réalité économique, la réalité du monde dans lequel vous allez vous lancer.
Donc une fois que j’ai tout mis sur papier, mes grandes idées, j’ai dit : « bon ok par où j’attaque ? ». Donc c’est pour ça qu’il était important de me faire aider, de me faire accompagner, donc je me suis faite accompagner pour monter ce qu’on appelle mon business plan, parce qu’un projet c’est forcément coûteux et qui dit coûteux dit qu’il soit aussi rentable, c’est-à-dire qu’il faut qu’il soit fiable et qu’il soit réalisable.
Ensuite, j’ai trouvé mon nom, très important, qui s’appelle les culottées, c’est d’ailleurs mon grand-père qui l’a trouvé.
Une fois que j’avais tous ces éléments je suis allée toquer aux portes des banquiers et dire : « oui on dirait que j’ai 18 ans, mais j’en ai bientôt 28 (à l’époque) et je veux ouvrir ma boutique, est-ce que vous êtes prêts à me suivre et est-ce que vous y croyez ? ».
Après voilà top départ ! Je me suis dit : « là je suis face à la réalité, j’ai mon projet, la banque me suit : est-ce que j’y vais ? est-ce que n’y vais pas ? je signe ? je ne signe pas ? ». »
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Les Culottées – CF (@lesculottees.fr) le
Just start
Claire : « Donc l’aventure, ça fait plus de 2 ans qu’elle a commencé pour moi elle a bien commencé.
J’ai eu la chance de très vite m’entourer d’une autre personne pour m’accompagner dans ma boutique de fringues avec qui ça s’est très bien passé.
L’entrepreneuriat, pour vous dire, c’est 2 ans mais c’est 2 ans tous les jours, tout le temps, c’est-à-dire que la journée je suis en boutique, quand je sors de la boutique je regarde mon Instagram, les messages, les mails que j’ai reçus. Les jours de fermeture on fait la compta, on fait les commandes des fournisseurs, on répond aux clients, on fait des photos…
Donc l’entrepreneuriat, au début, c’est 100 % de votre temps !
Vous rêvez boutique, vous parlez boutique, vous saoulez tout le monde avec votre boutique, mais voilà c’est un investissement.
Je dirais les deux premières années de fou c’est du 100 % après c’est une aventure qui est sublime, quand on a la chance bien sûr que ça fonctionne on est encore plus encouragée, contente de soi.
Malheureusement pour les personnes que je connais et pour qui ça s’est arrêté, il faut quand même être content de soi et fier d’avoir essayé parce que c’est bien beau de se dire : « je ferai ça » et de ne pas se lancer, il faut être fier de soi quand on se lance !
Puis il y a 5 mois, j’ai eu une petite fille donc là l’entrepreneuriat personnel où le soir on s’occupe que de soi est terminé !
Donc maintenant c’est de l’entrepreneuriat femme et maman, donc c’est vrai que c’est plus compliqué parce qu’il faut quand même essayer de se focus sur son entreprise qui est son premier bébé et se focus sur son bébé physiques, son vrai bébé.
Au début pour moi c’était quand même difficile de lâcher prise parce que quand on est investie dans son entreprise c’est son gagne-pain, on n’est pas salariée, on a pas de congé mat’, on n’a pas d’indemnité comme un salarié.
Il faut se dire : « bon ok je suis enceinte, je vais accoucher, je vais avoir un bébé mais par contre l’entreprise qui va s’en occuper ? ».
Donc je devais accoucher fin janvier, et début novembre on me dit : « mais mademoiselle là vous allez arrêter de travailler sinon vous allez accoucher d’un bébé prématuré ! ».
Alors écoutez on est début novembre, pour moi arrêter c’était impossible ! Je m’étais dit que j’allais faire les fêtes de Noël, je voulais vivre mon entreprise à fond, jusqu’au jour votre corps et les médecins vous disent : « non par contre madame faut arrêter ! », là vous vous dites : « le choc ! C’est pas possible, je dois aller travailler, je dois aller travailler ! Si je n’y suis pas, c’est mon gagne-pain donc qu’est ce que je fais ? ».
Et là de toute façon je n’avais pas le choix, c’était soit j’arrêtais de travailler soit j’allais accoucher d’un bébé prématuré.
Du coup je me suis dit : « là Claire ton corps te dis stop, ça fait 2 ans que tu t’es donnée pour l’entreprise, là il faut que tu lâches prise parce que c’est des conditions graves qui peuvent avoir lieu ! ».
Ensuite c’est ta santé et celle de ton bébé donc là on se dit : « ok lundi je dois ouvrir la boutique je ne peux pas y être donc qui c’est qui va y être ? », du coup on appelle sa maman et il faut vite trouver une autre solution parce qu’on a notre entreprise à faire vivre.
On le sait aujourd’hui, le jour où on arrête d’être sur les réseaux sociaux, le jour où on n’alimente pas notre page Facebook, le jour où on n’a plus de produit en boutique, pas de nouveautés, rien à publier, pas de contenu, on sait très bien que ça peut vite s’arrêter.
J’étais chez moi à essayer de gérer mon entreprise qui était gérable que par téléphone ou que par mail parce que je devais rester allongée et ça a été très dur parce que quand on entreprend est qu’on sait que pour gagner sa vie et pour faire vivre la vie de nos salariés il faut que nous on se bouge les fesses.
On sait aussi qu’on n’a pas de congé mat’, enfin très peu, on n’a pas les mêmes avantages, c’est quand même très compliqué et c’est en ça qu’on se dit qu’être femme entrepreneuse c’est un sacré boulot et aussi une sacrée fierté !
Voir cette publication sur Instagram
Une publication partagée par Les Culottées – CF (@lesculottees.fr) le
Tu as un message fort à faire passer ?
Claire : « Donc aujourd’hui si j’avais un message à faire passer, c’est : quand vous êtes entrepreneuse il faut foncer, il faut tout donner, aller toquer aux portes, il faut croire en vous, croire en votre projet.
Des moments de doute on en a toutes, c’est là qu’il faut savoir, pourquoi pas, rebondir et aller demander à quelqu’un qui a eu le même parcours que vous ou à quelqu’un en qui vous avez confiance, avec qui vous pouvez parler librement.
Mais sinon il faut foncer !
N’oubliez pas de penser aussi un petit peu à vous, à votre entourage, parce que souvent c’est ce qu’on met quand même de côté parce qu’on se donne à fond et c’est ce qu’il faut aussi.
Donc prenez quand même un peu soin de vous mais foncez parce que l’aventure de l’entreprise et de l’entrepreneuriat c’est super chouette !
Pour rien au monde je ne ferais marche arrière, même le jour où ça s’arrête. Je serai tellement contente et fière d’avoir passé le cap et d’avoir osé faire ce que je voulais faire.
Entourez-vous des bonnes personnes, croyez en vous, pensez à vous et puis Go !
Si vous avez besoin, n’hésitez pas ! L’entrepreneuriat au féminin c’est surtout « girl power » et dans ces cas-là je serai là avec plaisir ! »