C’est quoi être préfet ?

En Vrai : Qui êtes-vous ?

Philippe Chopin : « Salut je m’appelle Philippe Chopin, je suis le nouveau préfet du Puy-de-Dôme et je viens parler un petit peu avec vous de mon métier et puis de quelques dossiers importants pour le gouvernement. »

En Vrai : C’est quoi le rôle d’un préfet ?

Philippe Chopin : « D’abord le préfet c’est le représentant du gouvernement et de l’État dans le département. Et donc une des premières missions du préfet, c’est de porter les politiques du gouvernement.

Une des caractéristiques les plus connus du préfet, c’est de gérer les crises. Justement en ce moment on a une crise du COVID, ça n’échappera à personne, donc le préfet est au premier plan avec l’ARS (l’Agence Régionale de Santé) et d’autres partenaires pour gérer la crise. On travaille beaucoup avec les maires, l’Etat apporte des dotations et des subventions aux élus donc on travaille avec eux, c’est une autre facette de notre métier qui est très importante.

Les préfets ont pour charge d’animer un tissu économique avec les élus, pour justement faire de l’animation territoriale, et faire en sorte de créer la venue des entreprises sur un territoire. Ensuite on garantit les libertés publiques, on fait appliquer les lois, on veille à l’application des lois.

Il y a aussi un rôle qui est tout nouveau depuis quelques années, c’est un rôle de médiation. Le préfet est nommé par le pouvoir politique mais n’est pas un homme politique. Et cette neutralité de l’Etat, ça fait qu’on peut mettre autour de la table chez le préfet, à la préfecture, des gens qui ne s’entendent pas pour régler des différends. Voilà grosso modo ce qu’est le rôle d’un préfet dans un département. »

En Vrai : Vous travaillez sur quoi en ce moment ?

Philippe Chopin : « Le COVID, donc faire en sorte de prendre des dispositions pour limiter cette épidémie. Et le domaine de la sécurité, le ministre de l’Intérieur est très présent avec les préfets. Il nous réunit au moins une fois par semaine en visioconférence où il nous donne des instructions, où ils nous demandent des comptes, sur l’insécurité : routière bien entendu, mais aussi l’insécurité « crapuleuse » si je puis dire.

Le plan de relance, c’est aussi des choses mais qui commencent à se mettre en place. Et puis, l’autre sujet c’est la semaine de l’apprentissage. »

En Vrai : D’ailleurs l’apprentissage, vous en pensez quoi ?

Philippe Chopin : « L’apprentissage, c’est le domaine de de l’excellence. C’est une manière, pour les jeunes qui sont au chômage, de trouver du travail et d’apprendre un métier en alternance.

On est en train de changer la mentalité des parents notamment, qui avaient trop tendance, dans les années d’avant, à penser que l’apprentissage c’est quand on ne réussissait dans le secteur « normal ».

Il y a même maintenant des jeunes qui sont dans le secteur « traditionnel », qui vont ensuite vers l’apprentissage pour avoir un métier, pour faire des choses plus concrètes. Et puis surtout l’apprentissage ça va du CAP jusqu’à des diplômes en université.

Au bout de 7 mois, un jeune qui sort d’apprentissage diplôme en poche, il est sûr de trouver du travail dans 70% des cas. Les 30% restants, c’est dans les 3 ans qui viennent qu’ils trouvent un emploi : un emploi pérenne, un emploi ancré sur le territoire, un emploi qui ne se délocalise pas, et c’est quelque chose de très important. »

En Vrai : Un last mot ?

Philippe Chopin : « Ce qu’il faut c’est être curieux, aller vers les autres. Il y a des solutions pour les jeunes, pour les amener vers l’excellence, pour les amener à apprendre un métier. Moi si j’ai un conseil à donner, qui vaut pour la vie personnelle et la vie professionnelle c’est : il ne faut jamais rester statique. Soyez actif, soyez les propres acteurs de votre propre vie. »