Les spectacles pour enfants avec les Farfelus

En Vrai : Comment tout a débuté ? 

Laure Desbre : « Alors, en 2013, je commence un projet avec une classe Ulis. Et c’est avec cette classe-là que j’ai fait la découverte de ce livre, puisque l’enseignante a dit : « Laure, je veux faire une création avec toi sur les farfelus, parce que les farfelus, ce sont mes élèves ». Évidemment, des êtres bienveillants, qui sont là et qui sont toujours à aider les autres. Et donc, Miguel Tanco a illustré ce magnifique livre et l’a écrit aux éditions Fourmis rouges à Paris. Et puis l’aventure s’en est suivie et c’est vraiment le livre qui m’a donné l’envie d’aller sur scène. C’est comme ça, c’est-à-dire que je n’y avais même pas pensé avant. C’est devenu, pour moi, c’est devenu une obsession. J’ai créé « Par ici, par là », mais il y avait déjà eu « Tam Pam Pam Pam “, la chanson des farfelus faite avec cette classe. Et ça a été un enchaînement, et puis après, j’ai trouvé la metteuse en scène Sonia, qui a tout de suite dit : « Mais oui Laure, ton projet, j’y crois, et je veux vraiment vous aider ». Et il aura fallu des années, mais des années de bonheur quand même. Je pense que c’est dur, c’est long. On est souvent découragé. Mais comme je suis une farfelue, j’y ai toujours cru. »

En Vrai : Pourquoi ce livre a changé ta vie ? 

Laure Desbre : « Parce qu’il est simple, et parce qu’il me ressemblait, je pense, un petit peu, puisque les farfelus font de la musique quand ils en ont envie, ils embrassent les arbres. Ils voient tout de suite quand un ami se sent seul, ça, c’est vraiment des maximes incroyables. C’est vraiment ça la vraie vie, non ? C’est toute cette bienveillance autour des gens, tout ce qu’on peut apporter aux autres, et tout ce qu’on peut partager en famille. Les farfelus peuvent aussi changer les autres, et c’était cette idée-là qui était la plus importante pour moi. Et voilà, ça, c’est vraiment ce livre, et on en a fait un spectacle. Et donc, c’est là que Laurette est née, le premier personnage. Je suis Laurette et je me réveille tous les matins, et je suis tous les matins en train de parler à ma plante, puisque c’est la première personne que je vois. Et je change tous les jours quelqu’un en farfelu, quelqu’un qui pourtant au départ est complètement réfractaire à tout ça, et c’est vraiment rabat-joie au début et il devient cœur en joie, parce que du coup, après, ça lui met le cœur en joie de changer. »

En Vrai : D’autres projets sont sortis de ce spectacle ? 

Laure Desbre : « En juin 2019, il y a quelqu’un qui m’a dit : «  Ton histoire des farfelus, j’adore, il faut que tu en fasses des podcasts ». Et pendant le confinement, on a créé une histoire, une chouette famille, il y a un chat qui s’appelle Gaspard. Et pour eux, le bien vivre ensemble, c’est l’essentiel. Et j’en ai fait des minis, comme des minis sketchs en fait, des minis histoires, et à la suite, il y a une chanson. Ces podcasts, on va en faire un autre projet. Et là, je vais me mettre en scène, toute seule, et je vais raconter les histories, en fait, je vais les résumer. Et je vais annoncer justement la valeur pédagogique de mon texte, et HOP ! La chanson va suivre. Mais avec une véritable interaction avec les enfants. »

En Vrai : Un last mot ? 

Laure Desbre : « On n’a pas compris qu’en fait, la culture de nos enfants, c’était les parents qui l’enseignent. Il y a une notion pédagogique, mais plus que ça, je pense. Il y a une notion de transmission, et cette notion-là, pour moi, elle est très importante. Nous devons transmettre ce que nous, on a appris, à nos enfants. »