Confinement avec la préfète du Puy-de-Dôme
CONTEXTE
En Vrai : Ce mercredi 15 avril, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc a répondu à nos questions sur le confinement…
Présente-toi !
Anne-Gaëlle Baudouin : « Bonjour, c’est Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, je suis préfète du Puy-de-Dôme et aujourd’hui je vais vous parler de la situation de l’épidémie du covid-19 dans notre département. »
En Vrai : Quelle est la situation dans le Puy-de-Dôme ?
Anne-Gaëlle Baudouin : « Les Puydomois, globalement, ont plutôt bien respecté ce confinement, ils ont joué le jeu, ils ont été plutôt civiques et je n’ai pas jugé nécessaire de prendre des mesures d’aggravation par rapport à ce qui était décidé au niveau national.
Par contre, évidemment comme partout, il y en a qui franchissent des lignes, qui ne restent pas dans les clous et pour ceux-là, en revanche, je prends des mesures qui sont des mesures ciblées. »
En Vrai : On dénombre 5 000 PV depuis le début du confinement dans le Puy de Dôme sur un total de 528 000 distribués en France…
Anne-Gaëlle Baudouin : « Ça m’a amené d’ailleurs à prendre une mesure particulière qui n’a pas forcément été prise ailleurs qui était d’interdire tout simplement les parkings aux abords des sites touristiques, parce que c’est une façon d’empêcher qu’on vienne de loin pour aller sur ce site-là. »
En Vrai : Georges Brassens disait que les Auvergnats étaient généreux et solidaires, on le prouve donc tous en ce moment…
Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc : J’aimerais bien le croire, et encore une fois ce qu’il s’est passé ces dernières semaines semble plutôt donner raison à Georges Brassens et ça c’est une bonne nouvelle ! »
En Vrai : Quels sont les moments de solidarité à retenir ?
Anne-Gaëlle Baudouin : « Depuis le début il y a eu pas mal de choses importantes pour moi.
Il y a tout ce qui tourne bien sûr en direction des soignants, moi le rendez-vous de 20h je ne le manque pas et il me touche à chaque fois ! Et puis il y a les actions très concrètes qui ont été faites ici dans le département : le FabLab de Limagne par exemple qui fabrique des visières qu’on distribue aujourd’hui notamment aux associations pour que les gens puissent se protéger, la collecte des ordinateurs pour que les enfants puissent mieux suivre les cours, l’énergie qu’on a mis il y a quelques jours pour qu’une famille, enfin une femme et ses enfants, qui étaient victimes de violences, pour qu’on puisse organiser son déménagement malgré la période avec la bonne volonté de tout le monde. »
En Vrai : Et le dépistage dans tout ça ?
Anne-Gaëlle Baudouin : « Ce que nous sommes en train de faire en ce moment c’est d’étendre le dépistage d’ores et déjà en s’appuyant sur le CHU de Clermont-Ferrand, en s’appuyant sur le laboratoire Gen-Bio, et dans quelques jours le laboratoire qui dépend du conseil départemental interviendra aussi dans ce dépistage.
Donc on est en train de faire monter en puissance, d’ores et déjà, les outils du dépistage avec en priorité les soignants bien sûr et puis également les résidents et les personnels qui interviennent dans les EHPADs et puis tous les établissements aussi sensibles. »
En Vrai : Et les masques ?
Anne-Gaëlle Baudouin : « Les masques son aujourd’hui diffusés désormais de façon régulière, dans l’ensemble des établissements de soins, dans les EHPADs.
Vendredi dernier il y avait 62 000 masques qui ont été distribués dans les EHPAD du Puy-de-Dôme et puis il y a désormais des moyens aussi, comme le développement des masques qu’on appelle « alternatifs », des masque en tissu par exemple, des masques non médicaux, et puis je sais qu’il y a les acteurs qui sont mobilisés, les acteurs du territoire, aussi pour développer l’acquisition de masques supplémentaires.
Il y a bien sûr ce que fait Michelin, il y a la chambre de commerce qui prend une initiative qu’elle est en train d’organiser pour acheter des masques et les diffuser dans les entreprises, donc je pense que globalement il y a la question de l’État bien sûr, mais c’est toute la société, toutes les entreprises qui sont en train de s’organiser et de se doter des moyens qui sont nécessaires pour que demain le déconfinement se fasse dans des bonnes conditions. »
En Vrai : Quelles vont être les répercussions sur l’économie dans le Puy-de-Dôme ?
Anne-Gaëlle Baudouin : « Hier on était déjà à 72 000 salariés du département qui étaient concernés par de l’activité partielle. C’est considérable, c’est énorme, c’est nécessaire pour préserver l’avenir et c’est un effort très important de l’intervention de l’État.
Il y a un certain nombre d’outils qui ont été mis en place mais qui vont être forcément complétés, transformés, parce qu’ils vont être insuffisants par rapport à l’ampleur de la situation et je pense, par exemple, évidemment à tous les bars, les restaurants, enfin toutes les entreprises du secteur du tourisme, pour lesquelles il faudra des mesures particulières, des mesures spécifiques, donc je comprends vraiment cette inquiétude-là. Mais il y a les outils qui sont en train d’être mis en place pour passer cette très mauvaise passe et puis être en mesure de préparer la suite, la reprise de l’activité qu’on souhaite tous. »
En Vrai : Un last mot ?
Anne-Gaëlle Baudouin : « Restez chez vous et merci de le faire et puis d’être courageux, résilients et prêts à préparer l’avenir ! »