[ DIS MOI TOUT ] DES DINOS EN AUVERGNE ?

“C’est crĂ©tacĂ© supĂ©rieur ou jurassique infĂ©rieur ? T’es plutĂŽt ammonite ou limule ? Mais alors je m’Ă©clate ! Ça n’a rien Ă  voir avec mes soirĂ©es d’avant !”

Salut, moi c’est Elsa McCallister et je vais vous parler de palĂ©ontologie et de soirĂ©es sur En Vrai !

Raconte ta life

J’ai vĂ©cu dix ans Ă  Paris et j’Ă©tais dans le monde de la nuit. J’organisais beaucoup de soirĂ©es. Moi, j’adore les gens, j’adore organiser des soirĂ©es, j’aime bien que les gens s’amusent ! Mais la pandĂ©mie est arrivĂ©e et je suis passĂ©e des paillettes Ă  la poussiĂšre. Mais la palĂ©ontologie, c’est quelque chose que j’ai toujours aimĂ©. Quand j’Ă©tais petite je voulais ĂȘtre palĂ©ontologue, mais j’aurais jamais pensĂ© que c’Ă©tait envisageable. Le palĂ©ontologue avec qui je travaille, François EscuilliĂ©, lui il me connaĂźt depuis que je suis enfant donc on a toujours Ă©tĂ© en contact. Il m’a appelĂ© et m’a dit : “Elsa, tu veux pas venir m’aider ?”. Alors moi, j’Ă©tais en lendemain de soirĂ©e
 Je fais “J’arrive François !” Avec mes lunettes de soleil ! Et quand je suis revenue en Auvergne, il s’est dit : “C’est l’occasion !” parce qu’il savait que je dessinais, que je peignais depuis toute petite. Donc, il s’est dit “ce serait pas mal de lui faire essayer de la restauration”.

La journĂ©e type d’une archĂ©ologue ?

Je fais comme tout le monde, je me rĂ©veille, je bois un petit cafĂ© ! Et je pars au labo. Alors, ce qui est gĂ©nial, c’est que je peux y aller Ă  pied, je mets mon bleu de travail. Il n’y a pas de journĂ©e type parce que c’est toujours des choses diffĂ©rentes sur lesquelles travailler, lĂ  par exemple en ce moment je travaille sur un DimĂ©trodon. Un DimĂ©trodon ce n’est pas un dinosaure, c’est encore plus vieux. 280 millions d’annĂ©es avant JC, c’est un reptile mammalien, ça se rapproche plus des mammifĂšres que des dinosaures d’ailleurs. MĂȘme si ça ressemble un peu parce qu’on dirait un lĂ©zard avec une crĂȘte de punk dessus
Quand on trouve un fossile, il est rarement complet Ă  100% donc mĂȘme si on en trouve dĂ©jĂ  60% c’est dĂ©jĂ  beaucoup ! Donc les 40% qui manquent si on veut faire tenir le squelette aprĂšs, il faut les recrĂ©er ces parties-lĂ . Mon travail en fait, c’est de reconstituer les parties manquantes, les sculpter et les peindre. VoilĂ , c’est tout un travail.

Une anecdote marrante ?

Il y a les fouilles, qui sont un moment assez fun que j’ai la chance de faire. Un jour, j’Ă©tais trop contente. Je trouve un petit truc en fouillant avec François et je lui dis : “ Oh tiens ! Qu’est ce que c’est ça François ?” Il me dit “Ah bah c’est un coprolithe !” Je me dis que ça a l’air cool, mais qu’est-ce que c’est vraiment ? Il me dit, “bah c’est des excrĂ©ments de dinosaure”. Bon bah c’est super, j’étais trĂšs contente.

Vrai ou faux ?
Tout Ă©tait plus grand Ă  l’Ă©poque ?

Pas forcĂ©ment, il y avait des tout petits dinosaures, des tout petits insectes et beaucoup de ce qui s’appelle les trilobites et tout ça qui ressemblent Ă  des espĂšces de gros cafards, qui nous feraient hyper peur si on les voyait maintenant. T’avais des tailles complĂštement diffĂ©rentes. Dans l’imaginaire collectif, je pense que c’est par rapport aux dinosaures qu’on voit, les grands sauropodes, les diplodocus et brachiosaures et tout ça c’est tellement immense, mĂȘme les T-rex, qu’on s’imagine que tout Ă©tait plus gros mais en fait, vraiment pas. Il y avait beaucoup de choses diffĂ©rentes et encore tout ce qu’on a retrouvĂ©, c’est qu’une partie de tout ce qui a dĂ» exister Ă  l’Ă©poque.

Est ce qu’on a dĂ©couvert tous les dinosaures qui ont existĂ© ?

Non, c’est sĂ»r que non. On en dĂ©couvre encore de nouvelles espĂšces. Mais dĂ©jĂ , pour ĂȘtre fossilisĂ©, il faut quand mĂȘme de la chance parce qu’il a fallu que la bestiole meurt entre deux couches de cendres volcaniques pour pouvoir ĂȘtre fossilisĂ© correctement. C’était encore mieux si ça tombait un peu dans de l’eau pour que ça se minĂ©ralise. Moi je pense qu’il y a encore beaucoup de choses Ă  trouver. Et puis la technologie va aider Ă  aller dans ce sens-lĂ  de toute façon.

Tu m’as ramenĂ© quelque chose ?

Ouais ! J’ai ramenĂ© une griffe, c’est une griffe d’allosaure. L’allosaure, on peut dire que c’est le cousin du grand-pĂšre du T-rex. Il est plus vieux que le T-rex, voilĂ , tout simplement
Il a vĂ©cu il y a 150 millions d’annĂ©es Ă  peu prĂšs dans ce qui est maintenant l’AmĂ©rique du Nord. C’Ă©tait un spĂ©cimen qui Ă©tait assez gros. L’allosaure par exemple avait trois doigts alors que le T-rex en a deux. Non, mais c’est gĂ©nial hein de tenir ça dans sa main. C’est improbable, quand on est face Ă  des dinosaures qui sont montĂ©s entiĂšrement de se dire que ces choses lĂ , ces crĂ©atures, aient pu exister
Mais si quelqu’un est intĂ©ressĂ© un jour pour faire des fouilles, on organise des fouilles tous les ans avec François, tout le monde peut venir. Franchement c’est hyper sympa parce qu’on est sĂ»r de trouver quelque chose. En plus, François est un puit d’informations, c’est un WikipĂ©dia vivant. Donc c’est trop cool, il nous explique chaque petite chose, on peut trouver des graines fossilisĂ©es, des petits machins, des coprolithes comme on disait tout Ă  l’heure. Des petits amphibiens, des poissons, plein de choses


OĂč peut-on te retrouver ?

Je m’amuse pas mal Ă  poster sur Instagram, Ă  faire des stories et tout ça pour montrer comment je restaure les fossiles. Il y a certains dinosaures avec lesquels je me prends en photo Ă  cĂŽtĂ© pour montrer la grandeur. Donc on peut me retrouver sur Instagram, c’est @elsa_mccallister. Et puis voilĂ , n’hĂ©sitez pas Ă  m’Ă©crire que ce soit pour faire des fouilles, si vous avez des questions ou mĂȘme pour venir voir le showroom avec les dinosaures qui sont montĂ©s. C’est pas ouvert au public, c’est pas Paleopolis. C’est privĂ©, mais si vous voulez venir me voir y’a pas de souci.

Mano RĂ©dacteur