Je suis winner d’un concours de cuisine

En Vrai : C’est quoi le trophée Masse ? 

Pierre Artige : « La maison Masse, c’est une maison historique qui a ses quartiers à Rungis notamment, qui est très connue des chefs de cuisines, des restaurateurs, et qui a un trophée depuis quelques années. Donc, c’est un concours de cuisine très coté de notre côté pour les restaurateurs, qui devait tomber pendant le confinement. Confinement oblige, les cuisiniers, comme les autres, sont restés à la maison, vous le savez. Et il a fallu, à ce moment-là, innover. C’est une des bonnes choses du confinement, c’est qu’il y a eu beaucoup d’innovations. Et la maison Masse s’est renouvelée en faisant un trophée online. C’est-à-dire qu’on a eu un premier trophée au mois de mai. Et moi, je suis parti sur le trophée du mois de juin que j’ai remporté. »

En Vrai : Comment il se déroule ? 

Pierre Artige : « Normalement, le trophée Masse c’est dans une cuisine où vous êtes plusieurs candidats, il y a des présélections, et il y a une grosse finale qui a lieu dans une cuisine, en France. Et ça permet justement d’avoir une sélection de chefs qui ensuite rebondissent souvent sur des concours un peu plus connus, prestigieux. Il va y avoir les M.O.F., ensuite il va y avoir des Bocuse d’Or et des gens qui veulent se faire connaitre de leur formation, et de la cuisine. Donc là, pas de cuisine, donc il a fallu que les chefs se réinventent, donc ils ont cuisiné carrément de chez eux, ce qui n’enlève pas la qualité derrière puisqu’il y a 3 M.O.F. qui ont jugé les recettes, et le grand public, qui est peut-être des fois plus difficile à aller séduire que justement le public de restaurateurs. »

En Vrai : Ça fait quoi de remporter le trophée Masse ? 

Pierre Artige : « Ça fait vraiment plaisir de se dire qu’on est reconnu, qu’on est reconnu par des M.O.F. C’est le but ultime d’un cuisinier qui a envie de former des gens, de se dire « je suis au top de la technique et de ce qu’on utilise en cuisine », le M.O.F. c’est ça. Et se dire qu’il y a 3 M.O.F. qui sont passés sur votre recette et qui se sont dis « Ok, ça match, ça marche », et qui disent « allez, lui il est premier », ça c’est valorisant ! »

En Vrai : Quel est ton parcours ? 

Pierre Artige : « Moi, j’ai eu un restaurant. J’ai travaillé en restaurant pendant des années et des années, un peu dans différents endroits de France, donc ça m’a permis d’avoir la palette et la papillothèque qui est nécessaire quand on veut faire de la cuisine, même si ça ne s’arrête jamais, c’est évident. Et, depuis quelques années, je donne des formations à des jeunes. Ça, c’est ma première casquette. Ma deuxième casquette, c’est effectivement que je peux aller chez les gens, soit pour leur donner un petit cours de cuisine, soit carrément pour leur faire un petit repas chez eux. Et ça, c’est hyper valorisant. Là, le critique il est juste en face, donc là c’est sans filtre, moi ça me va bien. »

En Vrai : Un last mot ? 

Pierre Artige : « Partir justement sur une formation de cuisine, je pense aujourd’hui que c’est hyper intéressant par ce que ça permet, déjà, d’apprendre la cuisine, de gérer un petit peu les produits qu’on peut avoir au quotidien. Et c’est déjà une reconversion future, par ce que voilà, moi je suis l’exemple type de la personne qui n’est pas restée derrière un fourneau dans un restaurant. Par contre, derrière, j’ai pu rebondir sur autre chose. J’ai des tas d’amis qui sont partis en cuisine et en restauration, et qui derrière on fait autre chose par ce que le monde de la restauration, c’est un petit peu le monde de la vie. Une fois que vous avez compris que vous avez des horaires qui peuvent être décalées, une fois que vous avez compris qu’il faut respecter le produit, qu’il y a le contact client, qu’il faut respecter les gens qui sont là, vous avez appris les bases de la vie. »