Le cannabis bientôt légalisé ?

😛 Le saviez-vous mais la première personne 🇨🇵 à avoir reçu une prescription officielle d’un médecin pour l’utilisation de cannabis thérapeutique est auvergnate ??

 

🇨🇵 🧨 Le médecin en charge de cette expérimentation est à Clermont et il est venu nous parler de weed 🌿, de oinj, de beuh 🚬 et surtout de l’expérimentation lancée par le gouvernement sur l’utilisation légale du cannabis dans un cadre thérapeutique et médical.

En Vrai : Du coup le premier patient est auvergnat ? 

Nicolas Authier : « On a reçu le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, pour parler de cette première prescription de cannabis médical. Il a pu, effectivement, échanger avec le premier patient qui a pu recevoir cette prescription, qui est un patient auvergnat donc prescrit par un médecin auvergnat, et donc ça a permis de lancer les choses officiellement, un peu symboliquement bien entendu. Mais réellement, car ce patient est toujours traité par ces médicaments-là, et pour l’instant semble bien le tolérer et peut être même a une légère amélioration clinique, à confirmer dans les semaines qui arrivent. »

 

En Vrai : Donc le cannabis est enfin légal ? 

Nicolas Authier : « Aujourd’hui, il faut le dire, le cannabis reste illégal, même à visée thérapeutique. Mais il y a une expérimentation qui se met en place en France. Donc il y a une dérogation pour cette expérimentation, mais si vous n’êtes pas dans l’expérimentation, vous restez dans l’illégal. Ça, c’est la réalité pour l’instant, il faut bien le dire, il ne faut pas croire, tout le monde, que maintenant ils ne prennent aucun risque à consommer du cannabis. Mais effectivement, à la fin de cette expérimentation dans 2 ans environ, on imagine bien que cet usage du cannabis à visée médicale sera légalisé en France, c’est l’objectif. »

 

En Vrai : C’est quoi le cannabis thérapeutique ? 

Nicolas Authier : « On parle de cannabis médical en fait, parce qu’il n’est pas que thérapeutique. Le cannabis thérapeutique ça peut faire écho juste à la finalité, c’est pourquoi on l’utilise ? Pour soulager une souffrance. Le cannabis médical, c’est plus global, bien sûr, il est thérapeutique, mais il va rentrer dans un encadrement spécifique. C’est-à-dire qu’il va être prescrit. Donc ce n’est pas le cannabis qu’on peut acheter dans la rue. Il va être prescrit par des médecins, et il va être délivré par des pharmaciens. Donc, là, on rentre dans le domaine du pharmaceutique, on va dire, en termes de cannabis. La plante est la même au départ, mais ensuite à partir de cette plante, on va fabriquer des produits qui sont à des standards pharmaceutiques en termes de qualité. »

 

En Vrai : Les patients fument des joints ? 

Nicolas Authier : « Non, le cannabis médical, ce ne sont pas des joints. Ça peut être des fleurs, des fleurs séchées. Mais, dans ce cas-là, si ce sont des fleurs, elles seront vaporisées, donc on va associer à la fleur un dispositif qu’on appelle un vaporisateur qui permet de chauffer la fleur séchée à 180, 200 degrés, juste pour extraire dans de la vapeur, les substances contenues dans la fleur, mais sans combustion, donc sans tous les dangers du joint ou de la cigarette. Donc les joints thérapeutiques ça n’existe pas vraiment puisque d’un côté, on va soulager, et de l’autre, on va créer d’autres problèmes au niveau des poumons, ou au niveau de la gorge. Donc ce sont des fleurs séchées, mais le plus souvent le cannabis médical, ce sera, en tout cas pour l’instant en France, ce sera des huiles, des huiles à ingérer que l’on pourra prendre le matin et le soir à différents dosages. »

 

En Vrai : C’est quoi la suite ? 

Nicolas Authier : « D’abord, c’est de lancer à côté de l’expérimentation, des projets de recherches bien ciblés pour essayer de démontrer l’efficacité de certains produits à base de cannabis dans certaines indications. Ensuite, en parallèle, il y a un projet en France de développer une filière de production de cannabis médical. Et ensuite, en faire des gélules, des capsules, des comprimés, des huiles, des patchs, enfin tout ce qui pourrait être intéressant ensuite à visée thérapeutique, et qui pourrait être prescrit. Donc, c’est-à-dire, créer une vraie filière française, puis ensuite espérer pouvoir avoir une autorisation de commercialisation, on l’espère aussi, un remboursement. Il y a un vrai challenge après l’expérimentation, pour le remboursement de ces produits. Et puis il va falloir former, et ça, c’est un vrai challenge parce que si on veut que les patients puissent accéder à ces traitements, en tout cas pour ceux qui peuvent en avoir besoin, et bien, il faut former les prescripteurs. Parce que si vous n’avez pas de médecins qui prescrivent, si les médecins ne sont pas convaincus que ça fonctionne, s’ils ne savent pas comment ça fonctionne, ils ne prescriront pas de médicaments. Et donc en fait vous l’aurez légalisé, mais personne n’y aura accès. Il ne suffit pas juste de dire, en France, il faut légaliser le cannabis médical pour que les patients puissent y avoir accès. Il faut d’abord convaincre et former les médecins, et si ça c’est fait, le reste se ferra naturellement. »

 

En Vrai : Un last mot ? 

Nicolas Authier : « En ce moment, le mot de la fin, il va pour le cannabis, il va pour la Covid, il va pour tout, c’est prenez soin de vous. Mais prenez soin de vous, et si vous prenez bien soin de vous, vous prendrez soin des autres. Et j’espère qu’on va s’en sortir tous ensemble, et j’espère surtout qu’on va réussir à revivre tous ensemble et probablement, il va falloir qu’on fasse tous des efforts par ce que cette situation n’a pas fini de cliver la société, malheureusement, en Auvergne, et ailleurs. »

Marion Bard En Vrai
Marion Rédactrice