Le harcèlement de rue à Clermont
Présente-toi !
Cynthia : « Salut, moi c’est Cynthia, j’ai 27 ans et je suis modèle photo. »
Parles-nous du harcèlement de rue
Cynthia : « Il faut savoir que quand on est en une femme aujourd’hui, même à Clermont-Ferrand, on se fait tout le temps harceler, tout le temps alpaguer, siffler, tout le temps on vient nous parler juste parce qu’on est des femmes et qu’on est considérées comme de la viande.
Par exemple, la veille de la journée de la femme, donc le 7 mars (2019), j’étais au Quick, avenue des États-Unis pour ceux qui connaissent, et j’y vais pour prendre un Quick avec des amis.
A ce moment-là, deux mecs rentrent, j’étais en mini-jupe, je suis beaucoup tatouée, je me fais remarquer, donc forcément si je suis beaucoup tatoué c’est pour qu’on me regarde, qu’on m’interpelle… Alors non pas du tout ! Et le mec commence à me regarder avec un regard très insistant et je lui dis : « mec arrête de me regarder comme ça, ça ne se fait pas ! », il me répond : « mais pourquoi ? Attends tu es en mini-jupe, tu as envie qu’on te regarde c’est tout. », du coup je lui réponds : « mais non mon gros je m’habille comme j’ai envie de m’habiller en fait ! ». Et ce qui m’a choqué c’est qu’il y avait plein de monde autour de nous, le mec a failli me taper, il m’a poussée et personne n’a bougé.
Après j’ai fait un témoignage sur les réseaux sociaux et un mec m’a répondu : « ah c’est toi qui t’es faite agresser au Quick, je t’ai vue ! ». Et je me suis demandé pourquoi tu t’es pas bougé pour me défendre ? Et c’est ça tous les jours, je me fais siffler à peu près une à deux fois par jour.
Samedi dernier, un mec sur la terrasse : « oh vous êtes jolie mademoiselle ». Je réponds : « merci du compliment ! », il me dit « venez boire un verre avec moi » et là je réponds : « mais mec tu as l’âge de mon père ».
Non les mecs j’ai l’impression que vous pensez, je ne dis pas que c’est tous les mecs, mais la plupart des mecs vous pensez que parce qu’on est une femme on est obligées de vous dire oui alors que non, moi j’assume comme je suis, je suis modèle photo, je fais du nu, je fais de la lingerie, je fais pleins de choses. A savoir que sur les réseaux sociaux je me fais beaucoup plus respecter que dans la rue alors que sur les réseaux je suis toute nue et que dans la rue je suis habillée, il y a peut-être un petit décalage non ? »
Un last mot ?
Cynthia : « Là je vous ai parlé de mon expérience à moi, mais ça touche toutes les femmes de Clermont-Ferrand, de la France et du monde entier.
A l’heure actuelle à Clermont, un compte Instagram s’est monté, qui s’appelle @mygirlsstreet pour dénoncer tout le harcèlement que les femmes peuvent subir à Clermont.
Elles demandent les témoignages des filles, elles les affichent, elles demandent l’heure, l’endroit, si c’est place Gaillard, place de Jaude, place de la Victoire, pour vraiment montrer en fait que c’est partout dans la ville… »